Au cours d’un point de presse les résultats de l’étude sur les déterminants des violences conjugales, la Ministre de la Famille annonce :

*Le numéro vert 1899 a enregistré 85% des cas de violence conjugale au cours du mois d'octobre 2022

*Vers la création de 3 nouveaux centres de prise en charge des femmes victimes de violences à Kasserine, Sidi Bouzid et Ben Arous avant la fin de ce mois

* Vers la création de 14 centres de prise en charge des femmes victimes de violences au cours des années 2023 et 2024 pour couvrir tous les gouvernorats

* Confier à L'observatoire national pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes la gestion des travaux des coordonnatrices

régionales de lutte contre les violences faites aux femmes.

 

Dr Amel Belhaj Moussa, Ministre de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Personnes Âgées a annoncé, lors d'un point de presse, aujourd'hui mardi 8 novembre 2022, que le numéro vert 1899 a enregistré durant le mois d'octobre dernier 85% des cas de violences conjugales sur le total des signalements reçus.

En effet la ministre a remarqué que malgré la diminution du nombre de signalements de violences reçues sur le numéro vert 1899, le nombre de cas de violences conjugales est en augmentation, appelant à une mobilisation collective incluant les structures étatiques, la société civile et les médias pour faire face aux violences conjugales et prévenir ses graves répercussions sur les femmes, les enfants, la famille et toute la société.

Dr Amel Belhaj Moussa a ajouté que le nombre de signalements de violences faites aux femmes reçues sur cette ligne de janvier à octobre 2022 s'élevait à 769, et le pourcentage de signalements de violences conjugales est estimé à 77% (593), alors que le nombre de signalements de violences faites aux femmes en 2021 s'élevait à 1441 dont 76% sont de violences conjugales (1107).

Dr Amel Belhaj Moussa a indiqué que la tranche d’âge des femmes les plus vulnérables à la violence conjugale est de 30 à 39 ans, et que la plupart des victimes de violence sont mariées, tandis que la violence physique est au premier rang des cas de violence conjugale avec un pourcentage de 71 %.

La ministre a réitéré qu'il n'y a pas de place pour le silence sur la violence à l'égard des femmes et des filles, notant que la lutte contre la violence à l'égard des femmes est un devoir légal, civil et sociétal pour tous et que les efforts déployés ne masquent pas les formes croissantes de violences conjugales pratiquées ces dernières années en Tunisie.

La ministre a affirmé son rejet absolu de toutes les formes de violence et de ses manifestations, en particulier les crimes de violence conjugale, et l'engagement du ministère à poursuivre la lutte stratégique à la violence contre les femmes non seulement au niveau du discours, mais à travers une série de mesures pratiques ainsi que le renforcement du réseautage dans le but de vulgariser la loi n° 58 relative à l'élimination de la violence à l'égard des femmes et de faire appliquer ses dispositions.

Dans ce contexte, elle a annoncé la décision de créer une ligne de financement spécifique pour la lutte contre les violences faites aux femmes dans le budget de l’année 2023, en plus de la ligne de financement spécifique qui a été créée au sein du programme national Raidet, tout en notant que la plateforme Raidet a reçu plus de 200 demandes de financement de projets déposées par des femmes victimes de violence conjugale.

Elle a également annoncé que 3 nouveaux centres seront ouverts pour prendre en charge les femmes victimes de violences et des enfants qui les accompagnent avant la fin du mois de novembre à Kasserine, Sidi Bouzid et Ben Arous, de manière que le nombre total de ces centres passera à 10, ainsi elle a décidé de créer 14 centres similaires de prise en charge des femmes victimes de violences et des enfants qui les accompagnent en deux lots au cours des années 2023 et 2024 afin de couvrir tous les Gouvernorats de la République.

Par ailleurs, dans le cadre de l'amélioration des services des coordinations régionales de lutte contre les violences faites aux femmes créées en 2018, la ministre a annoncé la décision de confier à l’observatoire national de lutte contre la violence à l'égard des femmes la gestion des travaux de ces coordinations régionales et l'évaluation de leurs performance afin de coordonner leurs efforts, améliorer et renforcer leurs interventions dans les différents Gouvernorats de la République en appui aux efforts nationaux basés sur le volet préventif, tout en ajoutant qu'un colloque national sera organisé le 15 novembre 2022, dédié à la mise en place d’une approche efficace du travail des organes régionaux de coordination pour lutter contre la violence à l'égard des femmes.

De Plus, Dr Amel Belhaj Moussa a souligné l’importance du traitement scientifique du phénomène de la violence à l’égard des femmes en vue d’étudier toutes les formes de ce phénomène, tout en notant que le ministère organisera, lors de la campagne annuelle de 16 jours d’activisme pour la prévention des violences faites aux femmes, à partir du 25 novembre, une série d'événements scientifiques, qui commenceront par un colloque international sur le rôle des institutions éducatives dans la prévention des violences faites aux femmes.