Ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées présente les résultats du rapport national sur la situation de l’enfance pour les années 2020-2021

Dr Amel Belhaj Moussa, ministre de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Personnes âgées, a appelé à éviter la publication des photos et de la vie privée des enfants dans les médias et les réseaux sociaux.

Ainsi elle a appelé à pratiquer la discrimination positive en traitant les problèmes de l'enfance, que ce soit dans le domaine des médias ou dans le domaine de la recherche scientifique, tout en insistant sur l’importance de l'intérêt qu’accorde la recherche scientifique dans l'étude des phénomènes affectant l'enfance.

En effet, Elle a présenté, en supervisant la rencontre -aujourd’hui mardi 23 mai 2022- les résultats du rapport national sur la situation de l'enfance pour les années 2020-2021.

Plusieurs représentants des structures et composantes publiques de la société civile, des experts, des professionnels et des représentants des médias ont été présents.

Par ailleurs, le ministère s'appuie sur la responsabilité sociale des institutions financières et économiques pour réduire les disparités entre les régions et les zones dans le domaine de l'éducation préscolaire, tout en appelant le secteur privé à investir davantage dans le secteur de l'enfance, notamment par la création de jardins d'enfants dans les zones à faible couverture.

La ministre a affirmé que le rapport national sur la situation de l'enfance en Tunisie pour les années 2020 et 2021 est présenté dans un contexte exceptionnel dont l'humanité a vécu -en raison de la propagation du virus Covid-19- des graves répercussions qui ont affecté l'environnement physique et psychologique ainsi le Corona virus a touché la santé de tous les groupes d'âge, y compris les enfants.

En outre elle a annoncé, par la même occasion, que ce rapport présente deux particularités ; d'une part il couvre les deux années 2020 et 2021, en suivant une initiative première du genre, et d'autre part il fournit des données actualisées et précises sur la réalité actuelle de l'enfance en Tunisie.

De plus ce rapport présente les données relatives à la situation de l'enfance en Tunisie en toute honnêteté et objectivité en adoptant un traitement critique qui touche à la problématique de l'Enfance tout en s'appuyant sur une lecture scientifique pour s'assurer de l'efficacité de l'élaboration et de la rectification des politiques nationales dans le domaine de l'avancement de la réalité de l'enfance tunisienne.

Le rapport adopte une méthodologie basée sur une approche des droits de l'homme, tout en prenant en considération la question du genre et de l'équilibre régional, en plus des objectifs de développement durable.

En effet il est basé sur six axes principaux : le droit à l'éducation, l'égalité des chances, la réalisation de la qualité, le droit aux activités culturelles, sportives et récréatives, et le droit aux soins de santé, au accompagnement psychologique, au soutien social, le droit à la protection contre les dangers, le droit à un environnement sain et le droit à la participation et à l'expression.

Les indicateurs les plus marquants du rapport indiquent une diminution du nombre d'enfants inscrits dans les jardins d'enfants à cause de la pandémie de Covid-19, de 965 307 garçons et filles en 2019 à 260 832 garçons et filles en 2021, et à une augmentation du nombre des espaces aléatoires pour atteindre 801 espaces contrairement aux formulations juridiques , ce qui a obligé le ministère à redoubler d'efforts pour intensifier les campagnes de surveillance de la propagation des espaces aléatoires ainsi prendre 316 décisions de fermeture et revoir les cahiers des charges d'ouverture des jardins d'enfants et de lancement du programme des jardins d'enfants publics.

Selon le même rapport, 11% des enfants sont encore privés de la phase préparatoire, tandis que le taux de scolarisation des 6 ans est de 99,6%, chutant à 84,3% pour la tranche d'âge 12-18 ans.

Dans le domaine de la santé et des soins sociaux, le taux de vaccination périodique des enfants au cours des années 2020 et 2021 a varié entre 95% et 100%, selon le type de vaccination, et le nombre d'enfants menacés- pris en charge par l'Institut national de protection de l'enfance- a doublé de 466 en 2020 à 855 en 2021.

Le rapport a montré l'augmentation du nombre d'avis reçus par les délégués à la protection de l'enfance de 15 202 à 17 069 avis, en effet l’enfant est exposé à des menaces dans tous les espaces qu'il fréquente, dont la maison représente l'espace le plus menaçant avec le nombre d'avis atteignant 10 120 en 2021 c'est à dire 59,30 % du total des avis.

Plusieurs recommandations ont émergé du rapport, notamment le développement des programmes pédagogiques adoptés dans les jardins d'enfants, la généralisation de l'année préparatoire au niveau national, en particulier dans les régions internes à faibles taux, la généralisation des mécanismes visant à réduire les décrochages et les abandons scolaires, ainsi donner à la lecture et aux activités culturelles, sportives et sociales au sein des espaces éducatifs l'importance nécessaire en assurant des salles de lecture, des espaces de dialogue, d'éducation à la santé, des salles de révision et de pratique du sport dans tous les domaines, en particulier dans les zones intérieures , en plus de garantir le droit de tous les enfants à la culture numérique sans discrimination et de les protéger des dangers du numérique.

Le rapport recommande également d'accélérer l'institutionnalisation de l'éducation parentale en prenant en considération le faible niveau de connaissances et de culture des parents dans le domaine de la santé et du développement de l'enfant, en plus de l’exploration précoce des indicateurs de menace liés à la santé et aux aspects psychologiques des enfants, le renforcement des mécanismes de protection par l’examen de la législation de protection de l'enfance et les mécanismes de détection rapide des situations menaçant de la rupture sociale.

Le rapport invite en outre à la diffusion d’une culture de conservation et de protection de l’environnement dans l’espace scolaire, les institutions de la petite enfance, les différentes institutions de jeunesse et les maisons de culture et les espaces d’activités afin de garantir le droit des générations futures à un climat pur, à des ressources naturelles protégées et à un développement durable, et d’approfondir la prise de conscience sociétale du droit des enfants à la participation et à l'expression en tant que droits fondamentaux.

En plus d'élaborer un guide pour aborder les questions liées à l'enfance dans les médias afin d’éviter les abus involontaires de certains enfants.

Suite à cette rencontre, Dr Amel Belhaj Moussa a déclaré le lancement du projet «jardin d’enfant publique inclusif » à travers le lancement du programme d'intégration scolaire des personnes autistes à la prochaine rentrée scolaire, tout en indiquant que le Ministère cherche, à travers la mise en œuvre du programme des jardins d’enfants publiques, à consacrer le rôle social de l'État à travers la création d'entre 25 et 30 jardins d'enfants publiques qui ouvriront leurs portes aux enfants en âge préscolaire à la rentrée 2022-2023 dans les zones qui nécessitent une intervention prioritaire et qui souffrent d’une faible couverture.

Elle a également indiqué que 13 000 enfants ont bénéficié du programme de promotion de la petite enfance au cours de l'année scolaire 2020-2021, et qu'il est prévu de cibler 15 000 enfants au cours de l'année scolaire 2022-2023, déclarant d'autre part que le ministère a commencé à préparer deux importantes études sur « les enfants victimes de mendicité » et « le renforcement de la gestion des situations des enfants victimes de violences » afin de confronter ces phénomènes qui affectent l'intérêt supérieur de l'enfant.