Mot à l’occasion de la Journée internationale des femmes : L’autonomisation économique des femmes est la solution

 

C'est avec une forte volonté et un engagement sans faille, en vue de rehausser la condition de la femme tunisienne, que la Tunisie célèbre avec le reste de la communauté internationale, le 8 mars, la Journée internationale des femmes, qui est organisée cette année sous le slogan « L'égalité aujourd'hui pour un avenir durable ».

Cette journée présente une occasion pour évaluer les réalisations nationales annuelles dans le domaine de l'amélioration des conditions de la femme tunisienne, soutenir ses droits et lutter pour les valeurs d'égalité, de citoyenneté et d'égalité des chances entre les sexes ainsi que l’incarnation des objectifs du développement durable dans le domaine de la femme.

C’est aussi une opportunité de préparer l’avenir avec plus de volonté et de détermination afin de garantir les meilleurs conditions au profit de la femme tunisienne à différents niveaux et dans toutes les politiques ; et ce en étroite coopération et à travers un partenariat solidaire avec les composantes de la société civile et les forces vives du pays.

C’est aussi une occasion pour souligner les progrès de la Tunisie dans la promotion du statut de la femme, et le renforcement de ses droits, et la poursuite de l’œuvre nationale et civilisationnelle entamée par des générations successives de pionniers et de combattants pour l’émancipation des femmes.

Le président de la République, Kaïs Saïed , a renforcé le leadership de la Tunisie en ce qui concerne l’égalité des chances et la reconnaissance des capacités de la femme tunisienne à occuper les postes de décision et de responsabilité, à travers la désignation de Mme Najla Bouden Ramadan première femme arabe à la tête du gouvernement qui comprend dix compétences féminines.

Croyant fort au rôle de l'autonomisation économique des femmes et à son rôle pour les accompagner et faciliter leur passage au leadership, la Tunisie a mis en place des mécanismes d'autonomisation économique et sociale des femmes en général et des femmes pour les quelles l’intervention est prioritaire.

Notre pays a tenu à institutionnaliser l’approche genre et à l’inscrire dans la planification, la programmation et la budgétisation, en plus de la mise en place des mécanismes de contrôle et de gouvernance des différents programmes dédiés aux femmes.

Le jeudi 3 mars 2022, le Conseil des Ministres, sous la supervision du Président de la République, Kaïs Saïed, a approuvé un projet de Décret Présidentiel portant création d'une unité de gestion par objectifs pour la mise en œuvre du programme national pour l'entreprenariat féminin et l’investissement sensible au genre « Raidat ».

Ce Décret, proposé par le Ministère de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Personnes âgées, vise à gouverner la gestion du nouveau programme national « Raidat » et à renforcer les programmes et les mécanismes d'autonomisation économique de la femme tunisienne, ce qui permettra de créer 3 000 projets féminins avec des fonds estimés à 50 millions de dinars.

Le démarrage officiel du programme national pour l'entreprenariat féminin et l'investissement sensible au genre «Raidat» sera annoncé le mardi 08 mars 2022, à l'occasion de la commémoration de la Tunisie de la Journée internationale de la femme, afin de développer les services bancaires sensibles au genre, faciliter l'accès aux moyens de production, et encourager la contribution des femmes à l'effort de l'Etat en créant un saut qualitatif dans le domaine du financement des petites et moyennes entreprises féminines à haute intensité en mains d’œuvre, et en offrant l'opportunité à la femme tunisienne d'être plus active dans le développement et l’économie.

Dans ce cadre, le Conseil des pairs, ainsi que les comités régionaux et locaux pour la justice genre et l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, ont été créés pour intégrer l'approche genre dans les politiques publiques, la législation, les plans de développement et les budgets.

Par ailleurs, le ministère cherche actuellement à revoir et développer ce cadre institutionnel, et de soutenir les mécanismes et les outils de travail, y compris les méthodologies et les guides, qui favorisent l'intégration du genre dans la gouvernance locale et l’adoption des chartes des villes pour intégrer les services sensibles au genre.

L’année 2021 a été marquée par la mise en place de nombreuses nouvelles initiatives notamment l'inclusion de l'approche genre et les changements climatiques dans les politiques, programmes et projets publics à travers les orientations gouvernementales pour la préparation du budget de l'État pour l'année 2022 et le plan de développement 2023-2025 et en harmonisation avec les objectifs de développement durable, en particulier l’objectif 5 sur l'égalité entre femmes et hommes et l'autonomisation des femmes et des filles aux niveaux économique, social et environnemental.

La Journée internationale de la femme coïncide, cette année avec une étape historique difficile dans laquelle la souffrance des femmes augmente à cause de l'expansion des guerres, de la fréquence des conflits armés, de la propagation du terrorisme, de la persistance des impacts de la pandémie du COVID-19 et l'aggravation des effets des changements climatiques sur les groupes vulnérables – notamment sur les femmes et les filles – Cela s’est accompagné de la prolifération des violences au niveau de la société, de violations et de dénis croissants des droits des femmes et de formes croissantes de discrimination et de violence à l’égard des femmes.

En effet, le Ministère de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Personnes âgées a tenu _ au cours de l'année 2021- à mettre en œuvre les exigences de la loi fondamentale n° 58 relative à l'élimination des violences faites aux femmes, en se basant sur une approche participative et inclusive des structures gouvernementales, des composantes de la société civile et d’autres partenaires nationaux et internationaux.

Le Ministère a réussi à mettre à jour la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes qui a été approuvée en mars 2021.

Les efforts nationaux de lutte contre la violence basée sur le genre se sont concentrés sur 4 axes : la prévention de la violence ; la protection ; l’engagement envers les femmes victimes de violence ; la gouvernance, la coordination de la politique publique des réformes législative et la mise en œuvre de la loi.

Le ministère renforcera également la coordination multisectorielle en examinant le rôle des comités régionales de coordination dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et en élaborant un nouveau plan pour remplir leurs rôles respectifs.

Du côté des services, le Ministère a choisi de soutenir les services de proximité au profit des femmes victimes de violences et des enfants qui l’accompagnent en multipliant les centres de leur prise en charge, dans le cadre d'un partenariat avec des associations ayant le savoir faire dans ce domaine.

En effet le ministère a pu re-ouvrir le centre de prise en charge des femmes victimes de violences du Grand Tunis après une fermeture d'environ un an et demi, et il continuera à travailler pour rapprocher les services afin de couvrir progressivement tous les gouvernorats en Tunisie.

Dans ce contexte, le phénomène croissant de la violence à l’égard des femmes est devenu une double préoccupation qui nous pousse à exhorter tout le monde à aborder ce dangereux phénomène avec objectivité et audace, considérant ses répercussions sur les femmes, en premier lieu, et sur toutes les composantes de la société, en deuxième lieu.

Nous saisissons cette occasion pour renouveler notre condamnation de la violence numérique qui pourrait affecter toute femme tunisienne ; dans toute position d'action, de lutte et de participation aux affaires publiques.

Sur la base de l'interdépendance entre la lutte contre la violence et l'importance du changement des mentalités et des comportements, le ministère a renforcé son ouverture sur les communautés scientifiques, académiques et les chercheurs , dans le but de d’analyser scientifiquement une réalité marquée, récemment par la montée de la violence .

Dans les prochains jours, le Ministère préparera le lancement d’une étude nationale sur "le coût économique et social de la violence à l’égard des femmes", qui a été confiée au Centre de recherche, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur les Femmes (CREDIF).

Le Ministère souligne que le changement de la situation des femmes et leur autonomisation est un objectif national auquel toutes les synergies sont à mobiliser et tous les efforts sont à déployer.

En effet, l'Etat agit, par ses différentes institutions et par la législation et les actions prises à cet effet, visent à assurer des conditions de travail décent aux femmes afin de consacrer la justice sociale et de garantir la dignité humaine pour les femmes.

C'est un effort national qui rassemble toutes les organismes étatiques et les différentes forces vives du pays, y compris le secteur privé et les organisations nationales, sans oublier le rôle important des universités et des centres de recherche dans le renforcement du fondement scientifique des politiques.

En cette heureuse occasion, nous exprimons notre sincère appréciation pour tous les efforts déployés par la société civile, en tête de la liste : les associations qui luttent pour le droit des femmes à la justice genre et à l’égalité des chances dans les responsabilités et dans tous les domaines.

Nous adressons également nos sincères remerciements à toutes les femmes tunisiennes qui ont élevé haut le nom de la Tunisie et sa bannière dans les forums et les institutions internationales, et qui ont reçu des prix mondiaux et régionaux, tout en montrant une capacité renouvelée à donner de l'éclat à l'image de la Tunisie.

Que la condition de la femme Tunisienne soit meilleure chaque année

Que la condition des toutes les femmes du monde soit meilleure chaque année

Dr Amel Belhaj Moussa

Ministre de la Famille, de la Femme,

de l'Enfance et des Personnes Âgées